VIH / ITSS, l’essentiel
VIH, sida, ITSS…il est possible que tu sois un peu perdue avec toutes ces notions. La section qui suit devrait te permettre d’y voir plus clair.
- Le VIH et les ITSS
Les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) sont des infections qui se transmettent par voie sexuelle et sanguine. Certaines se transmettent que par voie sexuelle telle la chlamydia et la gonorrhée. D’autres infections se transmettent autant par voie sexuelle que par voie sanguine tel le VIH.
Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) se transmet par voie sexuelle et sanguine. Il s’agit d’une infection qu’on ne peut guérir pour l’instant. Aujourd’hui, l’espérance de vie d’une personne séropositive se rapproche grandement de celle d’une personne non infectée. Pour maintenir cette longévité, les personnes qui vivent avec le VIH doivent prendre tous les jours un traitement anti-VIH et avoir un suivi médical régulier.
Au Québec, la chlamydia est l’ITSS la plus diagnostiquée chez la femme, notamment chez celles qui ont entre 15 et 24 ans. En ce qui concerne le VIH, les femmes sont beaucoup moins touchées, mais représentent quand même, annuellement, autour de 20 % des nouveaux cas d’infection. La transmission a majoritairement lieu lors de rapport hétérosexuel.
Bien que certaines femmes présentent un risque plus grand d’infection au VIH, il en demeure que chez un nombre important de femmes diagnostiquées séropositives, on ne parvient pas à dégager des facteurs de risques précis. Il importe alors d’ouvrir le dialogue sur la santé sexuelle et de sensibiliser l’ensemble des femmes aux différentes stratégies qu’elles peuvent mettre en place pour prévenir une infection.
Pour en connaître plus sur les ITSS, consulte la section ITSS du Portail santé mieux-être du gouvernement du Québec.
- Comment les ITSS se transmettent-elles?
Les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS), en général, se transmettent plus facilement que le VIH. Toutes femmes sexuellement actives, peu importe qu’elles le soient avec des hommes ou des femmes, sont à risque. Très souvent, tu n’auras aucun symptôme ou ces derniers ne seront pas visibles. Il est important de te rappeler qu’avoir une ITSS augmente les risques de contracter ou de transmettre le VIH.
La majorité des ITSS peut être traitée et guérie et les traitements sont couverts soit par ton régime privé d’assurance de ton employeur ou par la RAMQ.
Tu n’as pas de carte d’assurance maladie? Tu peux contacter l’organisme communautaire de lutte contre le VIH de ta région pour connaître les options disponibles.
Si tu es active sexuellement, il est important de te faire dépister régulièrement. Parles-en à ton médecin.
- Qu’en est-il du VIH?
Le VIH se transmet par les liquides corporels suivants :
- le sang
- le sperme (y compris le liquide prééjaculatoire)
- les sécrétions vaginales et rectales
- le lait maternel
Le VIH se transmet uniquement lorsque l’un de ces liquides provenant d’une personne séropositive qui ne connaît pas son statut ou qui ne prend pas de traitement entre en contact avec le système sanguin d’une personne séronégative, par exemple :
- lors d’une relation sexuelle avec pénétration du pénis dans le vagin ou l’anus avec ou sans éjaculation
- par le sang, lors du partage de matériel d’injection ou d’inhalation de drogues
- par le sang, lors d’un tatouage ou d’un perçage avec du matériel contaminé
- de la mère à son enfant pendant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement en l'absence d'un traitement anti-VIH efficace
Les caresses sexe contre sexe présentent un risque négligeable, voire quasi inexistant d’infection au VIH. En fait, il existe très peu de risque de transmission du VIH lors de rapports sexuels entre femmes sauf lors des règles ou de pratiques sexuelles où il y a du sang.
Le VIH ne se transmet PAS par voie sexuelle lorsque:
- la personne séropositive prend un traitement efficace contre le VIH depuis au moins 6 mois (visite la section « Traiter et prévenir » dans Sexualité et prévention)
Le VIH ne se transmet PAS dans les situations de la vie courante telles :
- l’utilisation des toilettes publiques
- le partage de verres et d’ustensiles
- les contacts physiques comme serrer la main ou s’embrasser
- les éternuements et les crachats
- les piqûres de moustiques ou autres insectes
- manger, travailler, faire du sport avec une personne séropositive
- Pourquoi me faire dépister?
Tu n’as jamais passé un test de dépistage? Tu commences une nouvelle relation? Tu as eu des relations sexuelles sans condom? Tu es enceinte ou tu souhaites le devenir? Le test de dépistage du VIH et des autres infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) est la seule façon de détecter la présence d’une infection et d’avoir accès au suivi médical et au soutien nécessaire, le cas échéant.
C’est confidentiel et le dépistage est gratuit (certaines cliniques chargent des frais pour l'envoi des tests en laboratoire)! Comme ces infections ne présentent souvent pas de symptômes, le test de dépistage te permet d’avoir l’esprit tranquille et de préserver ta santé et celle de tes partenaires.
À quelle fréquence devrais-je me faire dépister?
La fréquence de dépistage dépend de plusieurs facteurs. Ce qu’il importe de te rappeler est qu’un dépistage régulier est une stratégie très efficace pour identifier rapidement une infection.
Tu devrais penser à passer un test de dépistage si :
- tu changes de partenaire sexuel
- tu as plusieurs partenaires sexuels
- tu as des relations sexuelles sans condom
- tu consommes des drogues
- tu souhaites devenir enceinte
Sois proactive, parle-en à ta ou ton médecin. Tu n’as pas besoin d’attendre qu’elle ou il te le propose pour demander des informations à propos du dépistage du VIH et des autres ITSS. Dans ce contexte, il est important d'être le plus honnête possible. Plus la ou le professionnel·le de la santé en sait, meilleure est sa capacité à évaluer quels types de tests elle ou il doit te faire passer et à quelle fréquence.
Où et comment se faire dépister?
Il existe plusieurs endroits où passer un test de dépistage du VIH et des autres ITSS :
- des cliniques de médecine de famille
- des CLSC
- des cliniques spécialisées en santé sexuelle
- des cliniques de planification des naissances
- des cliniques jeunesse (habituellement pour les personnes de 25 ans et moins)
Chaque région du Québec compte au moins un CLSC offrant le dépistage du VIH et des autres ITSS. Il se peut même que l’organisme communautaire de lutte contre le VIH de ta région offre ce service. Pour avoir plus d’informations sur les services offerts dans ta région, consulte la section Où se faire dépister.
Gratuit et confidentiel
Le dépistage est confidentiel et gratuit pour toute personne possédant une carte d’assurance maladie valide émise par la RAMQ. Il ne prend que quelques minutes.
Tu peux passer un test de dépistage à partir de l’âge de 14 ans sans avoir besoin du consentement de tes parents.
Dépistage anonyme du VIH?
Le dépistage anonyme du VIH consiste en une mesure d’exception accessible aux personnes dont le risque de contracter une ITSS est plus élevé que dans la population en général. Il n’est offert qu’à l’intérieur des SIDEP (Services intégré de dépistage et de prévention des ITSS) que l’on retrouve dans au moins un CLSC de chaque région du Québec. En ces lieux, il n’est pas nécessaire de présenter sa carte d’assurance maladie ou toute autre pièce d’identité et le service est gratuit. Ce service ne te sera pas offert d’emblée. Il faut le demander lors de la prise de rendez-vous.
Si le résultat d’une ITSS s’avère positif, les soins, les suivis et les traitements doivent se faire de manière nominative, c’est-à-dire que tu dois présenter ta carte d’assurance maladie.
Comment se déroule l’examen?
De façon générale, tu rencontreras un·e médecin ou une infirmière. Avant de procéder aux prélèvements, on te posera généralement quelques questions afin de bien cerner les examens qui sont nécessaires. Certaines d’entre nous sont gênées à l’idée de révéler le nombre de partenaires qu’elles ont eu ou le type d’activités sexuelles qu’elles pratiquent. Sache que la confidentialité de ton entretien avec le professionnel de la santé est assurée et que plus l’information que tu donnes au médecin ou à l’infirmière est complète et précise, meilleure est sa possibilité d’évaluer les examens que tu dois passer.
Le ou la médecin ou l’infirmière procédera ensuite aux prélèvements : il s’agit généralement d’une prise de sang, de tests d’urine ou de prélèvements au vagin, à la gorge ou à l’anus par exemple.
Pour la communication des résultats, celle-ci se fera généralement par téléphone, sauf pour le VIH dont le résultat te sera communiqué lors d’une seconde visite au bureau du ou de la médecin. Cependant, chaque lieu de dépistage a ses modalités qui te seront transmises lors de la consultation.
Test rapide du VIH
Il existe aussi la possibilité de passer un test de dépistage rapide du VIH. Ces tests sont payants et généralement offerts dans les cliniques spécialisées. Le résultat de ce test te sera communiqué le jour même. Si cette option t’intéresse, demande la disponibilité du test à l’accueil de la clinique.
Que faire si je n’ai pas de carte d’assurance maladie?
Une carte d’assurance maladie est nécessaire pour passer un test de dépistage du VIH et des autres infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS).
Si tu n’as pas de carte d’assurance maladie:
- Il est possible que tu puisses consulter un ou une médecin dans un CLSC ou une clinique spécialisée dans le dépistage et le traitement des ITSS . Sinon, on t’informera des démarches à suivre pour en obtenir une.
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À Montréal, deux organismes offrent des services aux personnes sans carte d’assurance maladie.
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Médecins du Monde Canada offre des services médicaux aux personnes migrantes à statut précaire.
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Cercle Orange est un service de référence et de soutien pour les personnes vivant avec le VIH qui n’ont pas accès aux soins de santé.
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- Ailleurs au Québec, communiquez avec l’organisme communautaire de lutte contre le VIH de votre région.
- J’ai passé un test de dépistage: et si...?
Et si j’ai un résultat négatif?
Obtenir un résultat négatif peut vouloir dire que les méthodes de prévention que tu as mises en place sont efficaces. Par contre, cela ne veut pas dire que tu es protégée pour la vie et que tu n’attraperas plus jamais d’ITSS. La ou le professionnel.le de la santé vérifiera avec toi les stratégies à préserver ou à mettre en place pour réduire le risque d’une nouvelle infection ou le risque de contracter le VIH. De plus, elle ou il établira le moment où tu devras te faire dépister à nouveau.
Et si j’ai un résultat positif à une ITSS?
Le professionnel de la santé t’offrira un traitement qui éliminera l’infection assez rapidement. La majorité des ITSS se soignent à l’aide de médicaments. Pour que le traitement soit efficace, tu dois prendre toutes les doses, et ce, même si tu n’as plus de symptômes. Il est recommandé de ne pas avoir de relation sexuelle tout le temps d’un traitement.
Certaines infections telles l’herpès et le virus du papillome humain (VPH) ne peuvent être guéris. Cependant, pour l’herpès par exemple, il existe un traitement qui peut soulager les symptômes, réduire la durée et la fréquence des crises et diminuer le risque de transmission.
Et si j’ai un résultat positif pour le VIH?
Aujourd’hui, les traitements contre le VIH sont plus efficaces que jamais. L’espérance de vie d’une personne vivant avec le VIH en traitement se rapproche grandement de celle d’une personne non infectée. Plus l’infection est dépistée rapidement et plus la prise en charge se fait tôt après l’infection, meilleures sont les chances de vivre longtemps et en santé.
Au cours des dernières années, de nombreuses recherches scientifiques ont démontré qu’un traitement efficace pris tel que prescrit pendant au moins 6 mois empêche la transmission sexuelle du VIH. Ainsi, la prise, sans en oublier de doses, d’un traitement contre le VIH, et un suivi médical régulier permettent de contrôler l’infection, préserver ta santé et celle de tes partenaires.
Les traitements contre le VIH sont couverts par les régimes d'assurance privés ou par le régime public, la RAMQ.
Dévoiler sa séropositivité ou non?
Dire à quelqu’un que l’on vit avec le VIH peut être un moment stressant. Il est impossible de prédire comment l’autre recevra cette annonce. Dans ce contexte, la grande majorité des femmes vivant avec le VIH choisissent, au cas par cas, à qui elles dévoileront leur statut et à quel moment elles le feront. Pour plus d’informations sur le dévoilement et le non-dévoilement, visite le site Pouvoir partager / pouvoirs partagés.
Les enjeux de dévoiler de sa vie avec le VIH sont grands. Malgré les avancées scientifiques, les préjugés sociaux, eux, n’ont pas beaucoup évolués. Les discriminations et le rejet sont toujours des réalités actuelles. Et les peurs vécues par les personnes vivant avec le VIH, liées à ces réalités, sont légitimes.
Il n’y a pas de réponse magique et uniformisée pour toutes, quand il est question de dévoiler sa vie avec le VIH. La règle de base serait celle d’agir de manière intègre et de prendre des décisions qui nous protégeront et qui permettront à l’autre personne de faire un choix éclairé. Car une chose est certaine, la décision et la responsabilité d’avoir une relation sexuelle, protégée ou non, sont de part égale entre les deux partenaires. L’ensemble du milieu VIH reconnaît cette obligation morale de la part des deux partenaires. Par contre, tu as une obligation juridique de dévoiler ton statut à ton partenaire.